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En Laponie finlandaise, Rovaniemi se présente comme le lieu de résidence de Santa Claus. Voyage au coeur d’une ville qui vit au quotidien le miracle de Noël.
Pas besoin d’être sage pour rencontrer le père Noël. Il suffit seulement de compter parmi les nombreux touristes qui visitent chaque année Rovaniemi. Située à 10 kilomètres du cercle polaire, la capitale de la Laponie finlandaise abrite un parc d’attraction consacré au héros des fêtes de fin d’année. Inauguré dans les années quatre-vingts, « Santa Claus village » se compose d’une dizaine de maisonnettes en bois, souvent des boutiques souvenirs regorgeant de peluches et cartes postales à l’effigie du bonhomme en rouge. Mais aussi un bureau de poste pour réceptionner les quelque 500.000 lettres adressées chaque année à Santa Claus par les enfants du monde entier. Quand certains rédigent avec précision leur liste de jouets, avec collages de prospectus à l’appui, d’autres rêvent de cadeaux plus immatériels. Comme cette fillette originaire de Lorraine, qui, dans sa lettre, avait demandé « quelque chose qui ne se mange pas mais donne de l’appétit pour éclairer la vie ». Peut-être compte-t-elle aujourd’hui parmi les enfants en combinaisons de ski qui se roulent dans la neige dehors, mêlant leurs cris à la musique diffusée par les haut-parleurs, des chants de Noël évidemment. Tous attendent le moment où ils pourront s’asseoir sur les genoux de l’icône locale.
La magie du cercle polaire
Joulupukki, son nom en finlandais, reçoit gratuitement le public qui s’aventure au bout d’un couloir aux allures de grotte enchantée, menant à son antre. Un regard espiègle perceptible à travers ses lunettes en demi-lune, affublé d’une barbe blanche longue de près d’un mètre, il est fidèle à l’image que l’on se fait de lui. A une exception près : plutôt que de porter des grosses bottes noires, à l’instar de son cousin américain, il arbore d’immenses pantoufles finlandaises de couleur marron. Dans un anglais parfait, le faux vieillard révèle qu’il espère recevoir de la part de ses lutins de nouvelles chaussettes pour le prochain réveillon. Puis de certifier, installé au coin d’un feu : « Le pouvoir des rênes m’a amené ici parce que le cercle polaire est une ligne magique. »
Etendues glacées
Cette « logique », délivrée sur un ton implacable, s’applique à tout le reste de la ville. Incendiée à 90 % pendant la Seconde Guerre mondiale, Rovaniemi a reconstruit une grande partie de son économie sur le tourisme, drainé par le mythe du père Noël et le goût pour les étendues glacées. Tels des pèlerins, les voyageurs peuvent suivre un parcours balisé, menant de leur lieu de villégiature – peut-être l’une des chambres du « Santa’s Hotel » -, à la place principale illuminée par un sapin de Noël géant dès novembre, ponctué d’une balade en rênes au coeur d’un paysage enneigé ou d’un stop gastronomique dans un restaurant-igloo. Tout ce folklore s’estompera pourtant à mesure que la neige fondra. La Laponie revêtira alors d’autres charmes tout aussi surprenants : le soleil de minuit. Sans hiver, Joulupukki prendra ses quartiers d’été.
Laurène Daycard
