jeudi 28 mars 2024
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En rachetant Corsair, Air Caraïbes devient le leader sur les Antilles

Cette fois, c’est fait ! Le groupe vendéen Dubreuil, propriétaire de la compagnie Air Caraïbes, a annoncé, vendredi 20 février, la reprise de 100 % du capital de sa rivale Corsair International, détenus jusqu’alors par le tour-opérateur TUI France. Air Caraïbes n’a pas souhaité indiquer le montant de la transaction.

corPlus qu’une somme importante à débourser pour reprendre Corsair, Air Caraïbes devra surtout mettre la main à la poche pour la relancer. À la fin de 2014, Corsair avait affiché une perte opérationnelle de 8,9 millions d’euros. De même, avant de céder Corsair, TUI France s’est engagé à la recapitaliser. La cession devrait être finalisée en juin. Ces derniers mois, TUI France avait déjà commencé à s’éloigner de Corsair. Il ne pesait plus que 5 % du chiffre d’affaires de la compagnie, contre 40 % auparavant.

Le groupe Dubreuil fait figure d’exception dans le secteur aérien. Alors qu’Air France est dans le rouge pour la sixième année consécutive, Air Caraïbes « a toujours gagné de l’argent depuis dix ans », sauf en 2011 ou elle a été victime d’un « trou d’air », s’est félicité Marc Rochet, président du directoire d’Air Caraïbes et futur président du directoire de Corsair. Selon lui, le résultat net 2014 devrait s’établir autour de « 14 millions d’euros ». La compagnie aurait ainsi « cumulé 56 millions d’euros de bénéfice net en dix ans ».

 

Plus de 50 %du marché

Ce n’est pas la première fois que Corsair tentait de trouver un repreneur. Depuis un moment déjà, le groupe allemand TUI, maison mère de TUI France, s’était lassé de devoir sans cesse renflouer Corsair. Structurellement en pertes, Corsair, la petite compagnie régulière, détonnait au sein du groupe TUI, qui n’opérait que des compagnies charters pour chacune de ses filiales.

Les deux compagnies Corsair et Air Caraïbes ne sont pas totalement des ennemies. Elles sont liées, depuis 2012, par un accord de code-sharing (même numéro de vol sur deux compagnies différentes). Air Caraïbes « est finalement un allié naturel », a commenté Pascal de Izaguirre, actuel PDG de Corsair. Une fois dans le giron du groupe Dubreuil, Corsair en deviendra une filiale à 100 % au côté d’Air Caraïbes mais conservera sa marque.

Avec ce rachat, le groupe vendéen gagne en envergure. Désormais, les activités aériennes, qui ne représentaient qu’un tiers du chiffre d’affaires, pèseront aussi lourd que les activités de distribution. Surtout, l’addition d’Air Caraïbes et de Corsair constitue « le premier pôle aérien 100 % privé », se flatte le groupe Dubreuil.

Le nouvel ensemble réunit une flotte de quinze avions, dont neuf Airbus A330. Une « force de frappe », se sont félicités les nouveaux propriétaires d’un groupe fort de 2 000 salariés, au chiffre d’affaires annuel de 830 millions d’euros et qui transporte chaque année plus de deux millions de passagers.

À elles deux, Air Caraïbes et Corsair détiennent plus de 50 % de part de marché entre la métropole et les Antilles, devant Air France (43 %). La reprise devra avoir le feu vert des Autorités de la concurrence. Ce marché des Antilles souffre de surcapacités. Les crises économiques et sanitaires, notamment l’apparition du chikungunya, ont détourné une partie des passagers potentiels vers d’autres destinations.

« Il n’y aura pas de plan social », promet M. Rochet. Mais son « objectif est la remise au profit de Corsair ». Pour y parvenir, les 1 158 salariés de Corsair devront faire des « efforts de productivité ».

Le patron d’Air Caraïbes et bientôt de Corsair souhaite que les pilotes mais aussi les hôtesses et stewards volent 800 heures par an contre 750 heures aujourd’hui. Fin 2016, le groupe Dubreuil va créer une nouvelle structure juridique pour y loger les onze A350 long-courriers gros porteurs d’Airbus qui viendront renouveler la flotte.

En décembre 2016, Air Caraïbes sera la première compagnie française à opérer un A350. À cette date, le groupe proposera à ses navigants de se porter volontaires pour rejoindre la nouvelle société, aux conditions sociales moins favorables, et voler aux commandes des A350.

Rochet ne doute pas « qu’il y aura plus de volontaires que de places ». Il précise toutefois, sans doute pour susciter les vocations, qu’il y a « 1 000 pilotes au chômage en France ». Avec cette nouvelle entité, M. Rochet veut revoir les accords d’entreprise. « Ou on construit l’avenir, ou on s’arc-boute sur le passé », a prévenu le président du directoire.

Guy Dutheil

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