samedi 27 avril 2024
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Dubaï, au-delà des apparences

Mardi 4 novembre, 19 heures. Le Tout-Dubaï se presse vers l’entrée du nouveau Sofitel Dubaï Downtown à l’invitation du groupe Accor pour fêter l’ouverture du troisième hôtel de cette enseigne dans la ville. Après celui de Palm Island et de Jumeirah, récemment rénové, ce nouvel hôtel de 350 chambres est pour l’instant – car tout va si vite ici en matière d’urbanisme – situé juste devant la

célèbre tour Burj Khalifa.

87 000 chambres disponibles

dubaiPour l’occasion, l’avenue qui mène à son entrée a pris, de façon éphémère, l’allure des Champs-Elysées parisiens. La longue devanture de l’établissement de luxe a ainsi été habillée de boutiques en trompe l’œil aux enseignes bien françaises : Chanel, Hermès, Louis Vuitton, Sephora, jusqu’au restaurant Le Consulat, qui a ordinairement pignon sur rue à Montmartre. Au bout de cette avenue de cinéma, trône fièrement un Arc de triomphe de carton-pâte où des Dubaïotes – en abaya pour les femmes et en thob pour les hommes – viennent se faire photographier. Pour parfaire la carte postale, dans le lobby de l’hôtel, un accordéoniste à béret joue une ritournelle à la Amélie Poulain…

Sébastien Bazin, patron du groupe hôtelier, a fait spécialement le déplacement de Paris pour accueillir les invités et le propriétaire de l’hôtel. Dubaï reste un marché important pour le groupe hôtelier, comme pour tous les autres d’ailleurs : il y a aujourd’hui à Dubaï près de 650 hôtels représentant quelque 87 000 chambres, un nombre qui devrait doubler d’ici à 2020, date de la future Exposition universelle. Et ces hébergements sont loin d’être vides ; leur taux d’occupation dépasse les 85 %. Un marché d’autant plus important que Dubaï ne veut plus être cette Singapour du Moyen-Orient, inévitablement associée à tous les superlatifs, et surtout à la démesure où tout est toujours « le plus grand ou le plus haut du monde ».

Dubaï n’a pas de pétrole et en dehors de la finance, son seul relais de croissance reste le tourisme. Un tourisme qui a du mal à s’installer au départ de France, même si la cité-Etat ne manque vraiment pas d’atouts. Dire chez nous « Je pars à Dubaï… » sonne encore comme une provocation, un voyage professionnel, ou une étape obligée pour un voyage vers l’Asie, l’Australie ou l’océan Indien… Pourtant, Dubaï a des arguments comme destination de vacances : six heures et trente minutes d’avion, un décalage horaire de seulement trois heures avec la France, un ensoleillement quasi perpétuel, de la chaleur, le désert à portée de 4 × 4, une hôtellerie variée et une sécurité quasi irréprochable. Il y en a, d’autre part, pour tous les goûts et presque toutes les bourses.

On peut donc aisément se retrouver à arpenter les couloirs du Dubaï Mall, comme l’ont fait 75 millions de visiteurs en 2013. Si de ce côté-ci du globe, on envisage peu de passer une journée complète dans un centre commercial, mieux vaut là-bas mettre ses préjugés de côté. Avec plus de 1 200 boutiques et une surface marchande qui avoisine les 115 terrains de football, toutes les grandes enseignes internationales y sont. Même les classiques department stores comme Bloomingdales, Les Galeries Lafayette ou encore Marks & Spencer… Des étages entiers consacrés à la mode, du prêt-à-porter aux jeunes créateurs en passant par les prestigieuses marques de haute couture.

 

Une autre expérience du shopping

Il y a même un shoe level, soit un étage entier consacré aux plus grandes marques de chaussures. Pas question de faire de bonnes affaires, ici l’on met en avant une autre expérience du shopping : nombre d’hôtels sont d’ailleurs directement reliés au centre commercial où l’on peut déjeuner ou dîner (il ferme à minuit en fin de semaine), faire du patin à glace sur la Dubaï Ice Rink, véritable patinoire olympique, ou admirer l’aquarium géant où nagent 33 000 espèces marines, dont des requins et des raies…

Les enfants sont plutôt gâtés avec Kidzania, ville à leur échelle où ils peuvent exercer un des 80 métiers qui leur est proposé, de pompier à chirurgien ou mécanicien. C’est aussi de ce mall, véritable centre névralgique, que l’on peut accéder à la Burj Khalifa, pour monter au 124e étage en moins d’une minute et profiter de la vue à couper le souffle qu’offre la plate-forme, en partie découverte, sur la ville.

Dubaï, c’est aussi The Palm, cet archipel en forme de palmier, où ont poussé, à toute vitesse, villas et hôtels d’inspiration Disney, à l’image de L’Atlantis et de ses 1 539 chambres et 176 suites. Premier hôtel resort de l’île artificielle, il fascine par son décor : une sculpture monumentale en verre de Murano du verrier américain Dale Chihuly, occupe le lobby. Un aquarium géant aux 60 000 poissons fait la joie des visiteurs auxquels on propose aussi la visite de la clinique à poissons.

Des entrepôts transformés en galeries

Depuis sept ans, la foire Art Dubaï est également devenue un événement artistique majeur. C’est à cette époque d’ailleurs qu’Abdelmonem Alserkal, grand collectionneur, eut l’idée de recycler des entrepôts vacants pour y installer des galeries et des ateliers de jeunes créateurs à l’image de ce qui se faisait à Shoreditch à Londres ou dans le Meatpacking new-yorkais. Aujourd’hui cette zone, située dans le quartier Al-Quoz, compte plus d’une vingtaine de galeries qui valent qu’on y consacre une visite.

Enfin, comme pour séduire une nouvelle clientèle, plus portée vers le bien-être, la ville s’est lancée dans un vaste chantier – un de plus– dans le quartier de Jumeirah. Une promenade en bord de mer où les badauds pourront déambuler paisiblement. Mais comme ici, les choses ne sont jamais faites à moitié, elle fera 20 kilomètres de long et son revêtement sera en tartan.

 

CARNET DE ROUTE

Avant de partir

Quelques ouvrages en langue anglaise font référence, comme Dubai. The Story of the World’s Fastest City, du journaliste Jim Krane de l’agence AP, datant de 2009, et disponible au format iBooks et Kindle pour environ 6,50 euros.

Côté guide, il y a un très original Uncommon Dubai, de l’éditeur anglais Uncommon LTD. Vendu 35 euros, c’est un ouvrage collectif rédigé sous la houlette d’une jeune réalisatrice et poète palestinienne de 36 ans, Hind Shoufani.

Et aussi, sortis cette année : Dubaï, mode d’emploi, Editions Gallimard, 180 pages, 14,90 euros ; Un grand week-end à Dubaï, Hachette tourisme, 144 pages, 9,90 euros ; et le Oman et Emirats arabes unis, de Lonely Planet, avec un grand chapitre sur Dubaï, 318 pages, 21 euros.

 

Y aller

Au départ de Paris, Air France propose un vol quotidien à partir de 484 euros. Airfrance.fr.

 

Y séjourner

Sofitel Dubai Downtown. 350 chambres dont 16 suites, avec spa et piscine, juste en face du Dubail Mall et de Burj Khalifa. Beaucoup plus orienté loisirs et famille, le Sofitel The Palm offre des séjours dans une atmosphère polynésienne, chambres, suites et villas en fonction du budget. Sofitel.com

 

A voir

Atlantis, la ville-hôtel. Atlantisthepalm.com

Dans le quartier historique d’Al-Fahidi, XVA Art hotel & cafe (Xvagallery.com) et la Majilis Gallery (Themajilisgallery.com).

Dans le quartier d’ Al-Quoz, Alserkal Avenue. Alserkalavenue.com.

A Jumeirah, le célèbre hôtel Burj Al Arab. A noter qu’à Jumeirah, on trouve, si vous n’êtes pas dans un hôtel de bord de mer, toute une série de plages gratuites.

 

François Bostnavaron

Journaliste au Monde

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