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Enfin! Le grand hotel Villa de France a rouvert ses portes à la veille de cette saison d’été après des travaux de rénovation qui ont duré quelques années de trop. L’hôtel était l’un des fleurons du secteur tangérois du siècle dernier, mais il a dû fermer en 1992 après une longue agonie. En 2008, les propriétaires, la société Le Royal (qui gère aussi l’hôtel El Minzah), ont lancé un chantier de rénovation. Villa de France devait rouvrir en juin 2012, mais un problème technique découvert à la dernière minute les a obligés à relancer les travaux de rénovation. En effet, l’hôtel avait pratiquement finalisé ses travaux, même le personnel avait été complètement recruté, mais il n’était pas question de rouvrir sans que l’hôtel ne soit à la hauteur des attentes, avait déclaré la direction à l’époque.
C’est que peu d’établissements hôteliers ont autant «d’histoire» entre leurs murs. Joyau de l’hôtellerie tangéroise et classé monument historique en 2003, le grand hôtel Villa de France a subi d’importants travaux de rénovation et d’extension tout en gardant son cachet architectural et historique.
Ce palace se distingue par son emplacement dans une zone à forte concentration historique avec des monuments comme l’église Saint Andrew et la mosquée Sidi Bouabid. Il offre aussi une vue panoramique sur les sites les plus animés de la ville, notamment l’ancienne médina, le Grand Socco et la Kasbah. L’établissement a accueilli au 19e siècle la résidence du chef de la diplomatie française. Plus récemment, dans l’ère de Tanger ville internationale, Villa de France fut un des plus prestigieux hôtels de son époque ayant compté parmi ses fidèles clients son Altesse royale le Duc de Guise, chef de la maison royale de France, ainsi que des membres de l’aristocratie britannique tels que la marquise de Bute. L’histoire de l’hôtel est aussi intimement liée à la peinture. Le célèbre peintre français Henri Matisse y a séjourné pour une longue période et y a peint en 1913, dans sa chambre n° 35, ses plus belles œuvres, dont le fameux tableau «Paysage vu d’une fenêtre».
Ali ABJIOU – L’économiste
