Même si le joual (déformation de cheval), l’argot québécois, ne s’utilise presque plus aujourd’hui, il existe encore un parler populaire typiquement québécois.
Bien qu’il ne soit pas obligatoirement utilisé (selon que l’on se trouve en ville ou à la campagne), mieux vaut connaître le traduction de certaines expressions, au risque d’être désorienté lors de votre circuit au Québec.
À noter qu’au Québec, le tutoiement est régulièrement utilisé. Ne soyez donc pas surpris. Le “vous” ne s’emploie souvent qu’au sens pluriel…
Les Québécois défendent avec fierté la francophonie face à la prépondérance de la langue anglaise en Amérique du Nord.
LES EXPRESSIONS COURANTES
Les trois repas au Québec sont le déjeuner (matin), le dîner (midi) et le souper (soir.)
Ajout de ” -tu ” après les questions : T’en veux -tu ? Il en veut -tu ? Ils en veulent -tu ? Tu m’écoutes -tu ? Je l’ai -tu ?
J’en ai en masse, j’en ai un char et puis une barge (beaucoup, en grande quantité.)
T’sais ? (Réduction de : tu sais ?) Plusieurs Québécois ponctuent généreusement leurs phrases de cette petite expression, prononcée comme suit : Tsé !
À c’t’heure ou Asteure (Réduction de “À cette heure”. A le sens de maintenant.)
Envoye-donc ! (Lorsque l’on veut convaicre quelqu’un de faire quelque chose.)
Pantoute ! (ou “pas-pantoute”. Signifie “pas du tout.”)
Tiguidou ! (C’est d’accord !)
C’est écoeurant ! C’est l’enfer ! (Peut être extrêmement négatif OU extrêmement positif)
Faque : cela fait que; donc.
Je suis tanné, c’est plate (j’en ai marre, c’est ennuyant /ennuyeux.)
Je suis mal pris (en détresse, j’ai besoin d’aide.)
Au Québec, on n’aime pas les gens qui s’énervent : Tords pas tes bas ! Capote pas ! Brise pas ta chaîne ! Garde tes shorts ! Grimpe pas dans les rideaux ! Mange pas tes bas ! Pogne pas les nerfs ! Prends ton gaz égal (du calme !)
Pour en savoir plus : L’Accent québécois en 5 étapes faciles
PRONONCIATION (PHONÉTIQUE)
Au Québec, on conserve des prononciations qui, en général, ont disparu en France. Par exemple, les mots brin et brun s’y prononcent de façon identique : pour les deux, on dit bran. Ici, la prononciation demeure très distincte.
Au Québec, on constate également une affrication des consonnes “t” et “d” devant les voyelles “u” et “i” (elles se prononcent alors ts et dz.) Par exemple, la phrase tu es parti se prononce au Québec : tsu es partsi.
Du chocolat divin devient chez nous : dzu chocolat dzivin. Cette particularité est très marquée et tout à fait généralisée (sauf pour la Gaspésie.) C’est souvent grâce à elle qu’on peut reconnaître un Québécois qui tente de se donner un accent français.
Réduction du pronom “il” en “y” : Y peut pas venir, Y’est malade, Y’a pas le temps.
Réduction de “elle” en “a” : A perdu sa montre, a pas le temps, a mal au dos (“elle a” devient un A allongé.)
Vive les raccourcis de la langue ! Chu (contraction de “je suis”) : Chu fatigué, chu tanné, chu en retard, etc.
Un vieux “t” ancestral persiste dans les expressions “il fait frette” (froid), “mon litte” (lit), “viens icitte” (ici), “pomme pourritte” (pourrie.)
Les mots communs qui se terminent en “oir” sont souvent prononcés “oèr” : avoèr (avoir), à soèr (ce soir), la bouilloère (bouilloire), etc.
Lorsque le son “a” se retrouve en fin de mot ou de phrase, il est prononcé “â” : le Canadâ , Y m’parle pâ , c’est par lâ, etc.
Un peu à l’inverse, le son “è” en fin de mot devient souvent “a” : je l’sava (je le savais), jama (jamais), parfa (parfait.) Cette caractéristique tend toutefois à disparaître chez les plus jeunes.
ENCORE UN PEU…
5 à 7 : sortie dans les bars ou restaurants après le travail pour prendre un verre entre collègues ou amis (équivalent d’un pot)
Achaler ceux qu’on aime : qui aime bien châtie bien
Aubaine : achat à rabais, solde
Banc de neige : amas de neige
Barrer la porte : fermer à clef
Bas : chaussettes
Batterie : pile
Bec : petit baiser
Bibitte : insecte
Bienvenue (après un merci) : il n’y a pas de quoi
Blé d’Inde : maïs en épi
Blonde / chum : petite amie / petit ami
Bonjour (à la fin d’une conversation) : bonne journée, au revoir
Boisson : alcool fort
Breuvage : boisson non alcoolisée
Ça coûte un bras : ça coûte cher
Ce n’est pas si pire que ça : ce n’est pas si terrible
Cégep : lycée supérieur
Chandail : ne désigne pas seulement un gilet en laine, mais tous les hauts de vêtements (t-shirt, pull, etc.)
Char : voiture
Chaudron : casserole
Chicane : dispute
Cogner des clous : piquer du nez
Condo : appartement dans une copropriété
Dépanneur : épicerie de quartier où l’on retrouve un peu de tout. Ouvert tous les jours, parfois même 24h/24
Dispendieux : cher
Fête : anniversaire
Fin de semaine : week-end
Gang : groupe d’amis
Gaz : essence
Gomme : chewing-gum
Jaser : parler
Joke : plaisanterie
Liqueur : boisson gazeuse
longue distance : appel interurbain
Magasiner : faire les magasins, faire du shopping
Maringouin : moustique
Pâté chinois : met québécois composé de boeuf haché, de maïs et de purée de pommes de terre
Poudrerie : neige légère soufflée par le vent
Poutine : met typiquement québécois composé de frites, de fromage en grains et d’une sauce
Prendre une marche : aller se balader, faire une promenade
Quétaine : démodé, kitsch, ringuard
Ski-doo : motoneige
souffleuse : chasse-neige
Toune : chanson
Tourtière : pâté de viande en croûte
Tuque et mitaines : bonnet et moufles.