Un passager italien d’un vol Aer Lingus entre Milan et Dublin, a été condamné en comparution immédiate au tribunal de Dublin, à 2 5000 euros d’amende à verser à des œuvres de charité. Son délit : une blague de mauvais goût sur le virus Ebola.
Roberto Binaschi, 56 ans, se rendait le 30 octobre à bord d’un vol Aer Lingus, à une conférence à Dublin, accompagné de sa femme et de sa fille de 23 ans. Sur le couvercle de la tasse à café qu’avait commandé sa fille, il a inscrit les mots « Attenzione Ebola » (Attention Ebola), afin, a-t-il expliqué plus tard, de se moquer gentiment de son obsession de l’hygiène. Mais cette méthode pédagogique n’a pas été du goût du PNC qui est venu récupérer le gobelet 20 minutes avant l’arrivée finale. A la lecture des deux mots inscrits, il a averti le commandant de bord, qui a lui-même prévenu les autorités aériennes à Dublin, qui ont déclenché le protocole de sécurité en vigueur. L’avion s’est posé à l’aéroport de Dublin, et les 142 passagers sont restés enfermés une heure durant, le temps le temps de réaliser des tests médicaux.
Roberto Binaschi, sa femme et sa fille ont tous trois été arrêtés, mais seul le chef de famille a été poursuivi par le tribunal de Dublin. Jugé dès le lendemain, il a plaidé coupable de comportement menaçant, abusif ou injurieux. Le juge n’a pas gouté à cette plaisanterie « de mauvais goût », estimant qu’écrire de tels mots, dans le contexte de contagion actuelle du virus Ebola, était équivalent à écrire le mot bombe ou attentat. Il a condamné l’Italien à 2 500 euros d’amende à verser à une oeuvre caritative. « Je me rends compte clairement désormais, que jamais plus dans ma vie, je ne traiterai d’un tel sujet avec une attitude aussi superficielle dans un espace public, encore moins dans les transports en commun. Je suis pleinement conscient que j’ai fait une grosse erreur. Je ne sais pas comment présenter des excuses », s’est repenti l’homme, qui a tout de même évité une peine de prison.
Par Joël Ricci