AFP : Air Méditerranée «a été mise en liquidation. Il n’y a pas de repreneur». Tels sont les mots prononcés lundi par le président du tribunal de Commerce de Tarbes (Hautes-Pyrénées), Jean Baseilhac.
Moins de 20 ans après sa création, la compagnie aérienne cesse donc son activité, un an après son placement en redressement judiciaire dans l’espoir de trouver un repreneur. Il ne restait plus qu’un seul des deux candidats en lice pour la reprise : l’ancien pilote Antoine Bru, qui a tenté de remonter AOM/Air Liberté dans les années 1990, s’est associé au Creusois Jacques Defemme du cabinet d’investissement financier CGFI. Les deux hommes n’ont pas rassemblé le financement nécessaire. «Nous avons tout fait pour étendre le délai. Le tribunal a tout fait pour que cette opération puisse se réaliser, a indiqué Jean Baseilhac. C’est extrêmement dommage». L’autre repreneur potentiel, l’homme d’affaires algérien Ali Haddad, proche du président Abdelaziz Bouteflika, n’a pas mené le dossier jusqu’au bout.
130 passagers bloqués à Roissy
«Globalement, c’était un projet de 8 millions d’euros», a précisé le président du tribunal. «L’administration judiciaire a demandé la mise en liquidation, appuyée par le procureur», a-t-il souligné, indiquant que «les choses sont désormais prises en main par le mandataire liquidateur». Conséquence immédiate de la liquidation, 130 passagers se sont trouvés immobilisés lundi soir sans aucune solution à l’aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, après l’annulation d’un vol à destination de Tarbes.
Fondée en 1997, Air Méditerranée a dû se résoudre à se restructurer fin 2011 pour réduire ses coûts face à la concurrence de compagnies d’Europe de l’Est. Cela s’est traduit par le départ volontaire de 61 personnes. La compagnie, qui proposait au départ essentiellement des vols charters, emploie 220 salariés pour des activités de lignes régulières. Elle assurait des destinations dans plusieurs pays d’Afrique et en Israël. Elle n’a pas résisté aux autres compagnies low-cost et a subi les conséquences du Printemps arabe qui a fait baisser la fréquentation touristique en Afrique du Nord.
Air Méditerranée louait aussi ses avions à des compagnies internationales charter, mais également régulières telle Air Algérie. Fin septembre 2013, la compagnie accusait un résultat net déficitaire de 18,9 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 411 millions, selon le site Infogreffe. Un an plus tard, le déficit était de 12,2 millions d’euros pour un chiffre d’affaires réduit à 172,5 millions d’euros.