mercredi 24 avril 2024
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Être arabe au Canada

Il est fréquent, chez les Occidentaux particulièrement, de penser que tous les Arabes sont musulmans, et que tous les musulmans sont Arabes. La raison de cette méprise est historique…

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REVENUS INFÉRIEURS MALGRÉ DES ÉTUDES SUPÉRIEURES

En 2001, on calculait que le revenu moyen total des Canadiens d’origine arabe était de 26 500 $, ce qui représentait un peu plus de 3000 $ de moins que le revenu moyen total de tous les Canadiens.

Une enquête plus récente publiée en 2014 par l’Institut canado-arabe à partir de données prélevées par Statistique Canada en 2010 montre que la répartition des revenus entre les Arabes canadiens demeure toujours très inégale.

A1

Les Canadiens d’origine arabe ont pourtant deux fois plus de diplômes

En 2006, 35 % des Arabes de 15 ans ou plus possédaient soit un baccalauréat soit un diplôme d’études supérieures, comparativement à 16 % des adultes canadiens ne faisant pas partie des minorités visibles.

Les Canadiens d’origine arabe sont également deux fois plus susceptibles que les personnes ne faisant pas partie des minorités visibles de posséder un diplôme d’études supérieures.

En 2006, 9 % des Canadiens d’origine arabe possédaient soit une maîtrise soit un doctorat, comparativement à 4 % des adultes qui ne font pas partie des minorités visibles.

Le nombre de diplômés universitaires d’origine arabe augmente beaucoup plus rapidement

Le nombre d’Arabes qui possèdent un diplôme universitaire a augmenté de 64 % durant la période de 2001 à 2006.

En comparaison, l’augmentation était de 20 % chez les Canadiens ne faisant pas partie des minorités visibles.

La proportion des jeunes d’origine arabe qui fréquentent l’école est aussi beaucoup plus élevée que dans le reste de la population canadienne jeune.

En 2001, 74 % des jeunes d’origine arabe âgés de 15 à 24 ans étaient inscrits à temps plein à un programme de formation, comparativement à 57 % de tous les Canadiens de ce même groupe d’âge.

A2

EMPLOI ET SOUS-EMPLOI

Beaucoup d’Arabes ont une place enviable sur le marché du travail canadien. Leur représentation dans les emplois de haute gestion est comparable à celle des Canadiens ne faisant pas partie des minorités visibles.

Leur présence au niveau des postes de gestionnaires intermédiaires est en fait plus forte que celle des personnes ne faisant pas partie des minorités visibles.

En 2006, les Arabes au Canada étaient ainsi plus susceptibles d’occuper des emplois de gestionnaires et de professionnels que les personnes ne faisant pas partie des minorités visibles.

Douze pour cent (12 %) des travailleurs arabes occupaient un poste de gestion et 21 % exerçaient une profession libérale, comparativement à 10 % et 16 % dans le reste de la population canadienne.

La moins bonne nouvelle : les Arabes sont bien plus susceptibles d’être au chômage

Les travailleurs canadiens d’origine arabe risquent plus d’être sans travail que les travailleurs non membres des minorités visibles.

Les Arabes diplômés affichaient un taux de chômage de 13 % en 2006, le taux le plus élevé en fait parmi tous les groupes de minorités visibles. Par comparaison, le taux de chômage ne s’élevait qu’à 6  % chez les diplômés canadiens non membres des minorités visibles.

A3

Discrimination à l’embauche si votre nom sonne arabe

Dans la province du Québec, une grande étude menée en 2012 par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse sous la direction du sociologue Paul Eid révélait que les chercheurs d’emploi de la région de Montréal ont 60 % plus de chances d’être invités à un entretien d’embauche s’ils possèdent un nom franco-québécois comme Joseph plutôt qu’un nom africain, arabe ou latino-américain comme Youssef.

Selon cette étude, le taux de discrimination à l’embauche pour ces personnes atteignait 35 % dans le secteur privé.

Le professeur Eid démontrait aussi que même avec des CV parfaitement identiques, les candidats avec des noms de famille à consonance étrangère ont de 62 % à 65 % plus de risques d’être écartés du processus de sélection que les Bélanger, Gagnon ou autres Tremblay.

« Mon étude montre que quand on laisse le marché de l’emploi fonctionner de lui-même, ce n’est pas toujours le plus méritant qui obtient un emploi », explique Paul Eid. « À peu près une fois sur trois, le refus du candidat avec un nom à consonance étrangère s’explique par la discrimination sur la base de l’origine nationale. »

 

CERTAINS DES CANADIENS D’ASCENDANCE ARABE LES PLUS CONNUS

Plusieurs personnalités d’origine arabe peuplent la vie des Canadiens. Voici quelques-uns de ces visages arabes les plus connus.

Kevin O’Leary (1954-)

A5Riche entrepreneur et personnalité médiatique controversée, bien connu pour sa participation pendant quelques années, entre autres, à l’émission de télévision anglaise Dragons’ Den. Il est de descendance à la fois libanaise et irlandaise.

 

Paul Anka (1941-)

Né au Canada de parents libanais, mais naturalisé aux États-Unis, il a fait sensation en 1957, lorsqu’il a effectué sa première apparition télévisée à New York, à l’émission American Bandstand, où il a présenté une chanson composée pour son ancienne gardienne, Diana Ayoub. La chanson Diana remporte alors un succès immédiat. Il a renoué avec ses origines libanaises en 1999 en se produisant à guichets fermés à Beyrouth.

 

Julie Nesrallah

La mezzo-soprano Julie Nesrallah est une chanteuse, actrice et animatrice de radio qui éblouit le public avec sa personnalité engagée et sa voix riche et expressive. Elle tient régulièrement les rôles-titres d’opéras et d’œuvres symphoniques, et ce, dans divers festivals de musique de chambre en Amérique du Nord et autour du monde. À l’hiver 2014, elle a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II pour sa contribution culturelle au Canada tant comme chanteuse que comme animatrice de Tempo, une émission de musique classique à CBC Radio.

 

Wajdi Mouawad (1968 – )

Né au Liban, cet homme de théâtre et cinéaste libano-canadien a connu de nombreux succès en France. Il occupe au Canada depuis 2007 le poste de directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts du Canada à Ottawa. Le 17 septembre 2010, Incendies, une adaptation cinématographique de la pièce éponyme, réalisée par Denis Villeneuve, sort en salle au Québec après avoir été présentée dans plusieurs festivals et avoir remporté de prestigieuses récompenses au cours des mois précédents. En avril 2011, Mouawad s’est retrouvé au centre d’une controverse pour avoir invité Bertrand Cantat à participer à sa dernière création, une trilogie de Sophocle qu’il montait au Théâtre du Nouveau Monde de Montréal. Ce chanteur et musicien français a été reconnu coupable du meurtre de sa compagne, Marie Trintignant, en 2003 et a été condamné à huit ans de réclusion.

 

Joe Ghiz et Robert Ghiz

D’origine libanaise et avocat de profession, Joe Ghiz est devenu premier ministre de la petite province de l’Île-du-Prince-Édouard en 1986. il a démissionné en janvier 1993 pour raison de santé et il est mort d’un cancer trois ans plus tard à l’âge de 51 ans. Son fils, Robert Ghiz, (sur la photo ) né en 1974, est également devenu premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard de 2007 à 2014.

 

Donald Shebib (1938-)

Ce réalisateur, monteur, scénariste et producteur canadien né à Toronto a beaucoup marqué le cinéma canadien dans les années 1970 avec son film Goin’ Down the Road. Celui-ci est salué par les historiens du cinéma comme un des jalons du cinéma canadien moderne. Ce film raconte le voyage de Pete et Joey, qui traversent une partie du Canada à bord d’une Chevrolet Impala 1960. Ils quittent leur village du Cap-Breton dans la province de la Nouvelle-Écosse pour Toronto, où ils espèrent trouver du travail.

 

Maher Arar (1970-)

Cet ingénieur canadien né en Syrie s’est fait connaître au Canada en raison de son expulsion du Canada et de son emprisonnement en Syrie en 2002-2003, où il affirme avoir été torturé à plusieurs reprises. Les événements entourant la déportation de Maher Arar ont fait l’objet d’une commission d’enquête au Canada qui a publié son rapport en 2006. Le gouvernement canadien a reconnu depuis ses torts et a offert 10,5 millions de dollars de dédommagement à Arar

 

Le juge Albert Malouf (1916-1997)

Il était avocat et juge québécois, né à Montréal et dont le père était Libanais. Il a présidé d’importantes enquêtes publiques sur l’organisation des Jeux olympiques de 1976, sur la chasse aux phoques et sur la police de Montréal.

@Radio Canada

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