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Les fonds proposés la semaine passée par le Conseil fédéral sont jugés insuffisants.
Le tourisme suisse se trouve dans une situation à tel point «catastrophique» suite à la suppression du taux de change plancher qu’il a nettement revu à la hausse ses besoins pour la publicité et le marketing. Il s’agit de contrebalancer sa perte de compétitivité due à la valorisation du franc.
Lundi en conférence de presse de bilan annuel, la branche a articulé le chiffre de 270 millions de francs pour les quatre prochaines années (2016 à 2019) afin d’assurer sa promotion, soit près de 70 millions par année.C’est nettement davantage que les 220,5 millions proposés mercredi par le Conseil fédéral au parlement, alors que ce dernier chiffre représentait déjà les deux tiers du total que pense allouer la Suisse à l’ensemble de sa promotion économique sur cette période, en incluant dans ce pourcentage le fonds pour l’innovation touristique, appelé Innotour.
Pour rappel, la promotion des exportations suisses (Switzerland Global Enterprise, ancien OSEC) toucherait trois fois moins que le tourisme suisse, tout comme l’aide pour l’installation d’entreprises étrangères en Suisse, qui recevra un montant quinze fois inférieur. La branche ne veut pas attendre éventuellement jusqu’au mois de septembre que le parlement ait tranché sur les fonds dévolus à la promotion économique suisse. Une campagne de 3,9 millions va être lancée tout prochainement.
Grand employeur
Pour la branche, les 175 000 emplois directs en jeu justifient de renforcer ses moyens de promotion. Dominique de Buman, président de la Fédération suisse du tourisme (l’organe politique), a aussi souligné que «ce nouveau montant est tout à fait justifié, car il correspond à notre stratégie de promotion de la Suisse et suit l’évolution de la hausse des prix dans certaines régions, comme en Amérique du Sud», a-t-il dit hier en marge de la conférence de presse.Suisse Tourisme, l’entreprise chargée du marketing pour le tourisme helvétique, sera chargée de mettre en place la nouvelle stratégie. Les nouveaux moyens permettront en particulier de renforcer l’intérêt des Suisses à passer des vacances dans leur propre pays. Il s’agit d’éviter que l’effet négatif du recul des touristes étrangers vers la Suisse soit encore accentué par un départ trop prononcé des Suisses vers d’autres destinations, devenues tout à coup meilleur marché. Un autre axe de la stratégie consiste à augmenter l’intérêt pour la Suisse provenant de ressortissants étrangers lointains. Concernant l’Europe, Suisse Tourisme veut s’assurer que des ressortissants moins sensibles aux prix, comme ceux venant de France, d’Angleterre ou de Belgique, continuent à venir en Suisse. Pour les Européens plus regardants sur les coûts (Allemands, Néerlandais), il s’agit de les attirer par des mesures davantage ciblées.
L’Europe : marché central
Même si les touristes d’autres continents représentent un chiffre d’affaires toujours plus important, «le marché européen constitue toujours la colonne vertébrale du tourisme suisse», a souligné le directeur de Suisse Tourisme, Jürg Schmid. (TDG)
Par Thomas Thöni
