Le Club Med risque de passer entre les mains d’un groupe chinois. Le conglomérat Fosun a désormais la voie libre pour s’emparer du Club Méditerranée après le retrait, vendredi 2 janvier, de l’homme d’affaires italien Andrea Bonomi. Ce dernier a renoncé à surenchérir une énième fois dans la bataille pour le rachat du groupe français.
Le rachat la plus longue de l’histoire de la place de Paris
Le 19 décembre, Fosun et ses partenaires sino-brésilo-franco-portugais ont une nouvelle fois relevé leur offre sur l’entreprise française, proposant 24,60 euros par action, contre 24 euros précédemment offerts par l’équipe Bonomi. Une offre qui valorise l’entreprise à 939 millions d’euros, et qui est inférieure au dernier cours de Club Méditerranée, qui a clôturé à 25,09 euros vendredi soir.
Mais après une bataille âpre, les enchères ne monteront plus. Le camp d’Andrea Bonomi a mis fin à l’offre publique d’achat (OPA) la plus longue de l’histoire de la place de Paris, qui avait début en mai 2013.
L’homme d’affaires italien “a décidé de ne pas surenchérir et, en conséquence, a l’intention de retirer son offre”, a-t-il écrit dans un communiqué. D’après Global Resorts [société d’Andrea Bonomi], “la situation actuelle et les niveaux de valorisation ne permettent plus de considérer que le Club Med constitue une opportunité d’investissement”. Et Global Resorts propose même de céder au Chinois Fosun les 18,9% du capital du Club Med qu’il détient alors que Fosun détient jusqu’à présent 18,25% du groupe français.
Les marchés chinois et brésiliens en ligne de mire
Bonomi et Fosun n’avaient pas la même vision sur l’avenir du Club Med. Le conglomérat chinois met fortement l’accent sur le développement en Chine, “premier marché du tourisme au monde”, et au Brésil avec son partenaire brésilien Nelson Tanure.
De possibles projets sont évoqués ailleurs, en Colombie notamment. Sans compter que des discussions ont lieu avec “d’autres partenaires régionaux, y compris en Europe et en Amérique du nord”, dont certains pourraient éventuellement entrer au capital.
Cette vision d’un développement multi-continents n’est pas différente de celle qui était défendue jusqu’ici par Andrea Bonomi et ses soutiens. Mais l’Italien voulait s’intéresser davantage aux villages-clubs de moyenne gamme et être moins focalisé sur la Chine.
Le PDG du Club Med préfère le projet chinois
L’offre de Fosun avait déjà les faveurs du PDG du Club Med, Henri Giscard d’Estaing, car il prône lui aussi une montée en gamme et une internationalisation. Le but étant d’équilibrer la clientèle entre Français, pays développés et pays émergents.
Les Français forment aujourd’hui 36% des clients des 70 villages du Club Med, répartis dans 26 pays (448 000 Français), suivis par les Chinois (126 000) et les Belges (80 000). Une stratégie qui n’a toutefois pas encore porté ses fruits puisque sur le dernier exercice, le Club Méditerranée a essuyé 12 millions d’euros de perte nette part du groupe pour un chiffre d’affaires de 1,38 milliard d’euros.
Francetv info avec AFP