C’est à Utique, à 40km de Bizerte, que l’aéroport international de Tunis prendra ses nouveaux quartiers. D’ici là, l’accord Open Sky aura pris effet.
“L’aéroport de Tunis va être déplacé, ce qui désenclavera la ville”, a déclaré Selma Elloumi, ministre tunisienne du Tourisme et de l’Artisanat. C’était en marge du conseil d’administration élargi de Selectour Afat à Hammamet. La nouvelle plate-forme sera située à Utique, à 40km de Bizerte, sur la route de Tunis. Sa capacité et sa date de mise en exploitation n’ont pas été dévoilées. Le financement, lui, proviendra de la cession des 1000 hectares libérés, a indiqué la ministre.
L’Open Sky pour 2017
S’agissant de l’accord Open Sky avec l’Union européenne, sa signature doit intervenir fin 2016, pour une mise en place en mars 2017. Le pays compte sur ce dispositif pour attirer de nouvelles compagnies aériennes, que la conjoncture rend frileuses. Concrètement, les compagnies pourront décoller d’autres pays que leur pays d’origine, pour desservir les différentes aéroports tunisiens. A une exception de taille près : l’aéroport international de Tunis-Carthage, qui restera la chasse gardée de Tunisair pendant une période transitoire de deux ans. Une mesure destinée à “protéger la compagnie nationale”, reconnaît Selma Elloumi.
Suite aux différents attentats, en Tunisie (Bardo, Sousse) comme en France, reste à savoir si transporteurs européens et voyageurs répondront présents.
Le marché français en berne
Le bilan touristique de la destination reste mitigé. Si du 1er janvier au 10 octobre, les arrivées internationales globales progressent (+2,2% à 4,49 millions d’arrivées, et même + 31% sur l’été), c’est surtout grâce à la dynamique de marchés émetteurs comme l’Algérie et la Russie (avec à elle seule 600 000 visiteurs). Le marché français reste en souffrance (-21% du 1er janvier au 10 octobre, avec 314 000 entrées).
Sur l’ensemble de l’année 2016, 350 000 à 400 000 voyageurs provenant de l’Hexagone sont attendus, soit 3,5 à 4 fois moins que l’année de référence (1,4 million de visiteurs en 2010). La reprise a été brisée net au cœur de l’été. “Le marché était en progression sur les 10 premiers jours de juillet, mais il s’est effondré suite à l’attentat de Nice”, souligne Wahida Jaiet, directrice France de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).
Gagner la bataille de la sécurité
“Certains voyageurs ont peur, ce que l’on peut comprendre. C’est à nous de les rassurer”, estime Wahida Jaiet. Les autorités affirment avoir renforcé la sécurité dans ainsi qu’aux abords des hôtels, tout en améliorant la surveillance des individus. “Nous sommes en train de gagner la bataille de la sécurité en remportant celle du renseignement”, ajoute Abdellatif Hamam, directeur général de l’ONTT. Par ailleurs, une police environnementale a été mise en place, pour commencer à lutter contre l’importante pollution – notamment visuelle – qui font de l’ombre aux destinations balnéaires.
Comment se présente la prochaine saison ? Les TO français ont abandonné la Tunisie en hôtels-clubs, à l’exception de Promovacances et de Voyamar. Selectour et Havas Voyages devraient mener une campagne de promotion avec l’ONTT en février/mars. “Les Tunisiens méritent notre soutien”, insiste Laurent Abitbol, président de Marietton (Havas Voyages, Voyamar) et de Selectour.
Par Linda Lainé