lundi 29 avril 2024
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Un TGV transsibérien pour relier Moscou à Pékin

transAppels sur l’actualité revient sur les relations entre la Chine et la Russie, qui ont signé un protocole d’accord sur un projet de train à grande vitesse reliant leurs capitales. Une ligne destinée à remplacer le Transsibérien en écourtant le trajet de six à deux jours, a rapporté le 17 octobre la presse chinoise. La voie ferrée envisagée dépasserait les 7 000 kilomètres de long et passerait par Kazan, capitale de la république du Tatarstan, à 800 kilomètres à l’est de Moscou.

 

Quels sont les intérêts stratégiques de la Russie et de la Chine concernant cette nouvelle ligne TGV ?

Ce sont des travaux d’Hercule qu’entendent relancer les deux anciens frères ennemis : 7 000 kilomètres de tracé à travers le désert de Gobi, puis les forêts de Sibérie. Ce projet sino-russe n’est encore qu’une annonce. Et il faudra probablement plusieurs années avant de voir la première motrice chinoise à grande vitesse entrer en gare de Moscou. Depuis la prise de fonction du président chinois Xi Jinping, les deux capitales ont multiplié les signes de rapprochement en matière d’échanges énergétiques, mais aussi surtout sur le plan diplomatique. Les chancelleries chinoises et russes parlent d’une même voix sur les questions syriennes et ukrainiennes notamment. Pour l’instant, l’avion de ligne que les deux pays rêvent de construire en commun est encore dans les cartons. Cette annonce d’un futur TGV Pékin-Moscou est donc perçue comme un nouveau signe de rapprochement entre les deux capitales, au sens propre comme au figuré.

 

Et d’un point de vue économique ?

C’est aussi évidemment un enjeu économique. Imposer les fusées du rail sur les 7000 kms du mythique Transsibérien demandera des hommes, et sera forcément créateur d’emplois, espère-t-on côté russe. Au total : plus de 184 milliards d’euros devront être investis dans le chantier, un premier budget probablement revu à la hausse au moment des travaux. Pour Pékin, cette ligne devrait servir de vitrine à la grande vitesse chinoise, en attendant de vendre la technologie made in China à l’Asie du sud-est et en Californie. Des projets fous tel qu’un Pékin-Londres en 48 heures ont même été évoqués par la presse officielle, avant que la collision entre deux TGV le 23 juillet 2011 près de la gare de Wenzhou ne ralentisse l’ensemble du trafic.

 

Alors que vont devenir ces projets fous ?

Ce qui est certain, c’est que les Chinois sont aujourd’hui les nouveaux rois du rail avec près de 10 000 kilomètres de lignes à grande vitesse déjà construites, dont les 2 298 kilomètres et 35 gares reliant Pékin à Canton en huit heures. Ce chiffre devrait encore doubler au cours de la décennie, mais la Chine entend désormais aller plus loin et cherche à étendre son réseau au-delà des frontières et pourquoi pas faire rouler ses trains rapides jusqu’aux Etats-Unis. Un groupe de travail composé de China Railway Construction (CRC) et China South Railway (CSR) vient ainsi de remporter un appel d’offres pour la construction du TGV mexicain devant relier Mexico à la ville de Querétaro. Le Premier ministre Li Keqiang se transformant pour sa part en super VRP de la grande vitesse à chacune de ses visites en Europe. Seul frein pour l’instant à cette expansion : au-delà même des questions de sécurité, se pose celle de la rentabilité. En dehors de la ligne Tokyo-Osaka au Japon, les TGV sont aujourd’hui peu rentables dans le monde. Et pour l’instant, les trains chinois n’échappent pas à la règle.

 

Par Stéphane Lagarde

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