jeudi 25 avril 2024
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Bagages plus petits en cabine: bonne ou mauvaise idée?

L’Association internationale du transport aérien (IATA) propose de réduire les dimensions maximales des bagages de cabine pour diminuer l’encombrement dans les avions. Les compagnies aériennes tentent-elles ainsi de régler un problème qu’elles ont elles-mêmes contribué à créer en facturant de plus en plus pour les bagages enregistrés?

Dans le cadre de son assemblée annuelle, qui a pris fin mardi à Miami, l’IATA a annoncé une «taille optimale» pour les bagages à main: 55 cm x 35 cm x 20 cm, soit un volume de 38 500 cm3. L’ancienne norme de l’IATA, que la plupart des transporteurs du monde ne suivaient plus depuis des années, était de 56 cm x 45 cm x 25 cm (63 000 cm3), soit 40% de plus.

 

Air Canada et Porter, les deux transporteurs les plus «généreux» au pays en la matière, acceptent actuellement des bagages de cabine mesurant jusqu’à 55 cm x 40 cm x 23 cm (50 600 cm3). C’est 30% de plus que les nouvelles dimensions recommandées par l’IATA.

 

«Le but de cette initiative, c’est de faciliter les choses pour tout le monde, en premier lieu les passagers», a soutenu Tom Windmuller, vice-président principal à l’IATA, en notant que les dimensions maximales permises pour les bagages à main varient grandement d’une compagnie à l’autre.

 

D’ici la fin de l’année, des valises respectant les nouvelles directives et portant la mention «IATA Cabin OK» seront commercialisées. Fait intéressant: elles comporteront également un code d’identification unique qui permettra de les retracer plus facilement en cas de perte.

 

Quelles compagnies suivront l’IATA?

 

Ironiquement, l’IATA, qui représente 260 transporteurs dans le monde, ne peut pas garantir que tous ses membres embarqueront dans son projet d’harmonisation.

 

«L’IATA n’a pas de pouvoir coercitif: elle peut seulement suggérer des normes et des bonnes pratiques aux compagnies», note Isabelle Dostaler, professeure de l’Université Concordia spécialisée dans le domaine de l’aviation.

 

Jusqu’ici, une dizaine de transporteurs ont fait part de leur intention de reconnaître le logo «IATA Cabin OK», dont Lufthansa, Emirates et Cathay Pacific. Cela ne signifie toutefois pas que ces compagnies réduiront nécessairement la taille maximale des bagages de cabine dans leurs avions pour suivre les recommandations de l’IATA.

 

Qu’en est-il au Canada?

 

Aucun transporteur canadien n’a encore exprimé l’intention de modifier ses règles pour les bagages à main. «Air Canada ne prévoit pas changer ses franchises de bagages ou la dimension de ceux-ci puisque nous les considérons adéquates, a indiqué l’entreprise montréalaise. Nous appuyons néanmoins le concept général d’harmoniser les restrictions concernant les dimensions des bagages de cabine au sein de l’industrie, car cela simplifierait la vie des clients, en particulier ceux ayant des correspondances avec différents transporteurs.»

 

Si les nouvelles directives de l’IATA étaient adoptées par un grand nombre de transporteurs, Air Transat et WestJet pourraient devoir modifier la longueur maximale qu’ils autorisent pour les bagages à main. À l’heure actuelle, cette longueur est inférieure à celle prévue dans les recommandations de l’IATA (de quatre centimètres pour Transat et de deux centimètres pour WestJet).

Pourquoi l’IATA agit-elle maintenant?

 

Il est vrai que les dimensions maximales permises pour les bagages de cabine diffèrent d’une compagnie aérienne à l’autre. Mais c’est depuis la multiplication des frais pour les bagages enregistrés que l’application des restrictions pour les bagages à main est devenue plus ardue. «La réaction compréhensible des passagers a été de voyager avec de plus gros bagages à main pour éviter les frais», souligne Mme Dostaler.

 

Depuis quelques semaines, Air Canada a posté des employés dans certains aéroports du pays pour mesurer et peser les bagages de cabine. Quand ceux-ci sont trop gros ou trop lourds, les passagers doivent les placer en soute, ce qui génère des revenus additionnels pour le transporteur.

 

Des bagages plus petits pourraient-ils avoir du bon?

 

Isabelle Dostaler croit que oui. «Pour un voyageur qui a soigneusement préparé ses bagages, il est toujours frustrant de perdre du temps à cause d’un passager qui arrive avec un énorme sac, relève-t-elle. De plus, voyager léger permet de réduire la consommation de carburant, et donc la pollution.»

 

Cela dit, la spécialiste reconnaît que la diminution de la taille des bagages s’inscrit dans les efforts de réduction de coûts des transporteurs. «Les compagnies traitent moins bien leurs clients, c’est certain. Les voyageurs sont devenus dociles. Prendre un avion, c’est un mal nécessaire. Mais il ne faut pas oublier que le prix des billets n’a pas augmenté significativement au cours des 20 dernières années.»

Lapresse.ca

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